Cigognes à Beaulieu: quelles sont leurs voies migratoires ?
Rappelez-vous, le 1er septembre dernier (voir ici), jour de la rentrée des classes, certains habitants du quartier de Beaulieu ont eu l’agréable surprise de voir un groupe de cigognes perchées sur différents édifices et grands arbres à l’est du quartier. Ce n’est pas la première fois que des cigognes blanches font halte près de chez nous, puisque l’année passée un groupe avait été vu près du centre équestre tout proche et au domaine universitaire.
Elles regagnaient leur lieu d’hivernage. D’où pouvaient-elles venir ? Les études récentes sur des cigognes blanches équipées de balises GPS montrent que les oiseaux européens utilisent deux voies principales de migration : Gibraltar à l’ouest et le Bosphore puis Israël à l’est.
En ce qui concerne celles qui ont fait halte dans le quartier, ce sont probablement des oiseaux qui ont niché au Danemark, dans le nord-ouest de l’Allemagne ou le nord des Pays-Bas. Leur voie migratoire passe par le pays basque. Une grande partie de ces cigognes hiverne dans le centre ou le sud de l’Espagne, mais certaines franchissent Gibraltar et passent l’hiver au Maroc. Enfin, une infime partie traverse le Sahara pour hiverner au Sénégal, en Mauritanie ou au Mali.
Le vol de la cigogne blanche est un vol battu, énergique qui lui permet d’acquérir une vitesse de croisière importante. La grande surface portante de ses ailes autorise le vol plané. Ainsi pour ses déplacements migratoires de longue distance, elle utilise les courants thermiques ascendants qui lui permettent de gagner de l’altitude sans grand effort en planant puis de parcourir une grande distance sans battre des ailes. Ainsi, elle survole d’un coup d’ailes les bras de mer (Gibraltar, Bosphore) lorsqu’elle passe d’un continent à l’autre dans ses migrations.
En France la cigogne blanche nichait traditionnellement en Alsace, mais elle a failli disparaître vers l’année 1974 (11 couples nicheurs dont 9 en Alsace). Grace aux actions coordonnées par la LPO (mises en place de plates-formes artificielles notamment) la France compte maintenant près de 5000 couples dont plus de 500 en Charente-Maritime.
Nous avons eu la possibilité de voir nos visiteuses deux années de suite, on peut espérer les revoir début septembre cette année, à vos jumelles !.....
Katia et Hélène
Ci-dessous, la représentation de trajets migratoires de cigognes blanches européennes: