Vous trouverez ci-dessous successivement à propos du Colporteur: un historique du projet, un guide d'utilisation et enfin des photos de sa construction.

Historique de projet

2019

• Article dans La Nouvelle République du 6 décembre 2019 concernant le Colporteur. Pour le télécharger en pdf cliquez ici.
• Prise de parole à l'inauguration du Colporteur

Je vous remercie au nom des organisateurs d'être venus à l'inauguration du Colporteur, nous c'est le Collectif des habitant-e-s, Le Conseil Citoyens et le Centre d'Animation de Beaulieu.

Mais qu'est ce qui nous a donc pris d'inventer cet objet ?

Partager, échanger, rassembler, s’installer sur les places du secteur des Templiers, c’était dans nos têtes.

Mais comment faire ?

En 2018, Au sein du Collectif, l’idée est venue de fabriquer quelque chose, avec les gens, avec nous, quelque chose à inventer…

Et 4 jeunes architectes en formation sont arrivés, pas tout à fait tombés du ciel, l’un habite le quartier.

Intéressés par notre démarche, ils nous ont proposé de nous accompagner,

On a réfléchi, hésité, regardé ce qui s'était fait ailleurs dans d'autres villes, d'autres quartiers.

A l'automne 2018, on a décidé de rassembler, de « faire tas », d'inviter dans notre projet le Conseil Citoyens et le Centre d'Animation,

Du coup on a re-réfléchi, requestionné le projet, qui, forcemment a grandi, s'est enrichi.

Il a fallu trouver des sous, négocier la mise à disposition d'un local place des Templiers.

Merci à la Ville de Poitiers pour l'aide financière apportée et merci à Ekidom pour la mise à disposition du local.

Début 2019  on s'est lancé et aux beaux jours, le chantier a démarré place des templiers.

Nous avons été gâté, il a tout le temps fait beau !!!

Tous les samedis de mi-juin à fin aout l'atelier a fonctionné le samedi après-midi.

On a tout fait sur place, tracer, scier, poncer, assembler, monter, vernir, peindre, démonter, remonter, etc...

On a appris ensemble les gestes de bases grâce aux savoir-faire partagés.

Les habitants se sont arrêtés, ont mis la main à la pâte, ou pas, ont appris à percer, tracer, poncer...

Ils sont venus pour discuter, nous encourager, nous avons fait de belles rencontres....

Ça y est, il est fini,

Il est à vous, vous pouvez l'utiliser.

Nous avons bien sûr mis en place des règles de bon usage,

Mais l'important pour nous, c'est que vous vous en serviez !!!

On a collectivement créé cet objet de sa conception à sa réalisation, nous vous invitons à votre tour à inventer, avec ou sans nous, son utilisation dans le quartier, où vous voulez, au pied des immeubles, dans les cours d'écoles, dans les parcs, par les chemins. 

Il est mobile et facile à pousser.

Il s'appelle le Colporteur,

Nous sommes à votre disposition pour répondre à vos questions.

Anne-Marie Chaignon

 

• Une utopie en marche - 25 novembre 2019

Partager, échanger, rassembler, s’installer sur les places du secteur des Templiers, c’était dans nos têtes.

Comment ?

On a bien vu au moment des cafés citoyens initiés par le Conseil Citoyens du quartier qu’être là, présents sur ces places « dévalorisées » pour simplement parler avec les gens avaient du sens.

Comment aller plus loin ?

Et l’idée est venue de fabriquer quelque chose, avec les gens, avec nous, à inventer…

Et 4 jeunes architectes en formation sont arrivés, pas tout à fait tombés du ciel, l’un habite le quartier. Et ils nous ont entrainés, fort de leur formation, de leur jeunesse et d’expériences vécues ailleurs, à Nantes ou dans d’autres villes. Ils nous ont fait rêver, croire que si des habitants d’autres villes y arrivaient, pourquoi pas nous ? Ils nous ont entrainés, embarqués car eux-mêmes dans l’écoute et le partage des idées…Ils nous ont fait travailler en inventant des outils d’animation sous forme d’ateliers : hypothèse 1, hypothèse 2 etc…au rythme d’une réunion par mois nous avons construit, déconstruit. Puis décider de « faire tas » avec d’autres acteurs du quartier qui étaient sur les mêmes objectifs : le Conseil Citoyens et le Centre d’Animation. Convaincre, se convaincre, tenir le cap sur les objectifs…prendre le temps. Puis « le tas » s’est fabriqué, l’idée concrétisée, un objet qui puisse bouger dans le quartier, sorte de totem qui identifie le quartier, utilisable par tous. Le Colporteur était né…objet mais aussi mouvement de quelque chose pas figé….

Il a fallu alors monter le budget, trouver les sous, le local, là où on le voulait, dans des commerces fermés de la place des Templiers ; négociations avec le bailleur, patience, impatience. Convaincre les élus pour obtenir une aide financière.

Penser la conception concrètement, où trouver du bois, de la récupération, avec quels outils ? Et qui d’entre nous saurait faire, très vite les compétences cachées se révèlent, mais aussi les craintes de ne pas savoir faire … on apprendra à faire et on fera comme on pourra en cherchant les compétences auprès des habitants puisque on construira au pied de chez eux, avec eux ….

Pendant ce temps les 4 archi nantais fournissait plans, schémas, liste de matériel et matériaux puis les achats ont commencé et la récupération dans des regratteries ou dans les fonds de garages personnels. Les outils personnels ont été partagés. Enfin le 1^er atelier a démarré et le second …de juin à fin aout au rythme de 1 atelier, le samedi après-midi selon les disponibilités de chacun, le chantier a avancé. Oh bien sûr les compétences cachées se sont révélées…Pierre est vite devenu notre chef d’atelier, discret il nous a transmis ses savoirs avec  son aide camp Bernard, toujours prêts à trouver des solutions…Nous avons appris à percer droit, prendre des côtes et tracer, scier droit, poncer dans le fil du bois, peint, verni, transmis aux habitants, écouter les conseils de certains. Retrouver les vertus du savon de Marseille pour faire glisser goupilles et les vis !!!

Il faisait beau, nous étions tout le temps dehors, aux vues de tous …d’ailleurs nous avons gêné et nous n’en étions pas peu fiers, les « trafics » installés sur la place, enfin disons qu’ils se sont certainement déplacés !

Les habitants curieux, nous interrogeaient, donnaient des coups de mains, apprenaient. Quel bonheur de voir ces mamans africaines scier les montants en bois, les enfants poncer, les quelques ados apprendre à percer. Nous aussi nous apprenions. Mais il faut bien admettre que nous n’avons pas réussi à les intégrer durablement. Qu’importe ! Nous n’avions pas suffisamment « travaillé la méthode », mais nous avons été acceptés, eu des échanges chaleureux.

Fini, il est fini et il a déjà fièrement trôné devant le Centre pour le Guichet Unique ou place des Templiers pour le vide grenier des commerçants ou encore à la fête du quartier.

Tout reste à faire, le faire tourner, aider les habitants et les associations à se l’approprier.

Apprendre à le monter, le ranger, bref l’utiliser sans le dégrader. Inventer, réfléchir ensemble à la mise en place d’une notice d’utilisation, d’une convention de prêt…et l’intelligence collective s’est remise en marche, toujours avec l’aide précieuse des 4 archi Nantais qui ont tous réussi leurs examens de fin d’études.

Voilà, c’est ça : une expérience d’intelligence collective, où chacun à l’écoute de l’autre a appris de l’un, donner à l’autre, a mis son énergie au bon endroit.

Poitiers le 25/11/2019

Anne Marie Chaignon, membre du Collectif des habitant-e-s et du Conseil Citoyens de Beaulieu

 

• Dossier de Presse "Colporteur" juin 2019. Pour le télécharger cliquez ici