Revêtement d’une voie verte: notes techniques

 

Le parc naturel et ludique des sablons devrait être, pour les décideurs de Grand Poitiers, l’exemple  de la conduite à tenir pour la protection des espaces naturels en proposant des aménagements favorisant la transition écologique.

On peut,  s’étonner que Grand Poitiers, pourtant promoteur des actions à mener dans le cadre de la transition écologique (exemple actuellement Action climat), puisse proposer un revêtement dont les composants sont issus de la pétrochimie !

Définition d’une voie verte :

Même si dans notre action de sensibilisation nous avons déjà défini ce qu’est une voie verte, il est peut être bon d’en rappeler sa définition.

Une voie verte est un espace partagé destiné aux :

  • Piétons,
  • Cyclistes,
  • Cavaliers,
  • Personnes à mobilité réduite,
  • Déplacements de la population « locale ».

Donc, une voie accessible au plus grand nombre tout en gardant et préservant la notion de partage. Pour cela, il faut donc la doter d’un ou de revêtements le (s) plus compatible (s) et acceptable (s)pour le milieu traversé et pour les utilisateurs cités ci-dessus.

Nature du revêtement :

  • Asphalte, enrobés, bicouches, tricouches.

Ces différents revêtements sont souvent plébiscités pour les avantages qu’ils proposent.

Ces arguments seront sans nul doute mis en avant pour calmer l’ardeur de certains détracteurs de ce type de solutions.

Bien que leurs prix soient indexés sur le cours du baril de pétrole, ces revêtements restent globalement intéressants économiquement. Est-ce la raison  essentielle qui dicte le choix proposé ?

Il est nécessaire de revenir à la composition de base de ces différents revêtements. Le liant est un mélange d’hydrocarbures issu de la distillation du pétrole.

Certains nous diront que c’est un matériau solide inerte ne pouvant générer aucune pollution des sols : En est-on vraiment certain ?

En fait, les bitumes sont susceptibles de laisser migrer des composants toxiques (hydrocarbures lourds) par lessivage, et c’est la raison pour laquelle sur les voies routières, il existe des fossés collecteurs des eaux de ruissellement qui les dirigent généralement vers des décanteurs-séparateurs d’hydrocarbures. Avec le réchauffement climatique qui va s’accentuer pour les années à venir ; le liant bitumineux ramollit, devient visqueux et liquide et facilite ainsi la migration des composants toxiques pour l’environnement.

Ces produits pétrochimiques qu’ils soient utilisés à chaud ou à froid restent des matériaux néfastes pour la nature et les espèces vivantes, et cancérigènes pour l’homme quelle que soit le type de recouvrement (granulats, graviers, gravillons).

2) Calcaire (stabilisé) sans liant ou avec liant.

  1. A) cCalcaire sans liant :

C’est ce que nous avons actuellement. A base de calcaire d’une granulométrie de fonds > à 15mm afin d’assurer la stabilité. Ensuite un calcaire fin étendu en deux passeset compacté assure la finition de l’ouvrage. Economiquement, c’est ce qu’il y a de moins coûteux mais d’un rapport qualité/prix intéressant. Dès lors que la maintenance de  rechargement en calcaire fin est opéré 1 fois tout les deux ans ; le drainage est assuré. Malheureusement notre chemin n’est plus entretenu comme il se devrait  depuis 2021.

  1. B) Calcaire avec liant :

Le calcaire en stabilisé renforcé avec liant hydraulique (adjuvant de chaux). Cette chaux est obtenue par calcination du calcaire. On obtient de la chaux vive qui mélangée à l’eau  devient éteinte. Mélangé au stabilisé la résistance mécanique du revêtement s’en trouve renforcée. On est sur des produits d’origine naturelle. De plus la chaux a un pouvoir assainissant. D’un point de vue économique, le coût d’un stabilisé renforcé est 2 à 3 fois plus coûteux que le stabilisé sans liant tout en restant abordable.

3) Latex de synthèse et minéraux.

Il est vrai qu’il existe une nécessité à disposer pour une voie verte d’un revêtement dont les propriétés mécaniques assurent une certaine solidité pour les vélos avec une garantie d’accès par tous les temps.

Par contre cette solidité doit comporter des limites car n’oublions pas que nous sommes sur une voie partagée  où  sportifs et randonneurs souhaitent aussi une certaine souplesse.

Une solution permet effectivement de répondre à ces différentes attentes en fonction du type d’utilisation et plus particulièrement sur la portion de tracé définie par Gd Poitiers.

Ce produit ne contient pas de matières dangereuses d’un point de vue réglementaire (source INRS*(1)). C’est un matériau classé Haute Qualité Environnementale (HQE).

Les collectivités soucieuses des enjeux environnementaux comme Gd Poitiers semble l’être pourrait privilégier cette solution labellisée innocuité environnementale par l’INERIS*(2)

Ce revêtement roulant et confortable favorise un meilleur report modal vers le vélo. Afin d’en limiter le coût d’investissement, il est  tout à fait possible d’en limiter l’emprise au sol. En combinant une partie en stabilisé compacté et latex de synthèse en parallèle.

Oui, effectivement son coût est plus élevé, que les produits à base de pétrole, que le stabilisé calcaire compacté.

Envisager cette solution respectueuse de l’environnement permettant à Grand Poitiers d’atteindre l’objectif souhaité : accroître la fréquentation vélos et satisfaire ainsi tous les utilisateurs.

B. Hay / J-M. Turquois.

*(1) INRS : Institut national de la recherche et de la sécurité.

*(2) INERIS : Institut national de l’environnement industriel et des risques

Image d'illustration ©alandsmann/Pixabay.

Image d'illustration ©alandsmann/Pixabay.